63 poèmes reçus, 4 poèmes primés
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Prix Lionel RAY, Prix du Président de l’Université
Clément CHARNIER pour La Destination
(3e année de licence de Lettres Modernes à l’université Paris-Sorbonne)
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Prix de l’U.F.R. de Langue française
Sarah DELALE pour Personne
(3e année de licence de Lettres Modernes à l’université Paris-Sorbonne)
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Prix du Service Culturel
Irène GAYRAUD pour S’assombrit
(Doctorat de Lettres Modernes à l’université Paris-Sorbonne)
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Prix de La Traductière
Silvia MAJERSKA pour Main géante peur privée
(Doctorat de Lettres Modernes à l’université Paris-Sorbonne)
Il y a cette faille qui,
Aux premières fouilles,
Offre son présent
Au moins ai-je donné
Forme à ce vide larvaire
Qui vit de mon silence
J’ai donné forme de flamme de
Femme de filet d’eau
D’éclair de bras de branche
À l’enfant qui pousse
Entre les pierres
De mes artères,
De mes vaisseaux en partance
Pour l’instant
Clément Charnier
Nous avons confondu nos masques
rêvant que sous la cire perce
un visage
sans coutume ni cornes
Malheur du dehors
où nos marques dominent
comme des fards
ton sceau défiguré
enseigne où l’on presse et sonne
le nom pris à la pierre
qui te fait singe des cailloux
Mais au-dedans
quand ne te fondait pas encore
le loup de ta naissance
les marches du domaine
te dévisagent
tissaient à leur guise
les cordes de ton sang
Nous avons oppressé nos masques
Comme la pierre paralyse les statues
la liberté sur toi n’imprime qu’un rictus
signe de ta personne
Sarah Delale
Je suivais la lumière, j’avançais
J’allais, dans l’ovale des galeries
sans savoir ce qui ouvrait et fermait mon cortège
Et cette lumière
Le cortège de mes pas résonnait
tandis qu’une à une
se dérobaient les voies nues
Et cette lumière
Ce cortège n’était pas
Ma marche
ma main l’avait ouverte, ma main l’avait fermée
Et cette lumière
Des portes claquèrent dans ma tête
Elles battirent sur le vide
Et cette lumière
Les portes la soufflèrent
Tu suffoquas dans le noir
Sans cette lumière
Tu portes le flambeau, le leurre dans ta main
Ta propre lumière
Elle tombe
son corps sous la voûte – s’éboule
sur les parois, dans le vide sur la terre noire, à tâtons, ses mains
Irène Gayraud
Main géante peur privée
– …
(La nuit tombe ; le silence.)
La parole est extra
Yeux grands et ouverts
Oreille Œuvre cassée
– …
(À l’aube.)
Je suis claire
et lisse. Je m’ouvre
et je grossis quand je
Te parle. Quand l’immense
oeil froid de l’hiver regarde
la cheville la hanche
la nuque qui t’appartiennent ou
à un autre. Il neige
sur le champ du monde
et cette neige je
l’avale…
– …
… et les os. La Terre c’est
celle qui n’accouchera
jamais. Tout est simple
et donné.
Silvia Majerska